Historique

LES SAVINS, Hommes des Bois

C’est en se mariant avec Marie-Victorine POUPARD en janvier 1842 que Paul-Jérémie SAVIN, venant du Breuil-Bernard, s’installa menuisier à Courlay dans les Deux-Sèvres (79). Il avait 25 ans. Son père et son grand-père travaillaient déjà le bois.

Depuis ce jour, à chaque génération, on retrouve un SAVIN menuisier ébéniste dans notre commune.

Prenant la suite de son père dans les années 1870-1880, Henri-Emile SAVIN, marié à Marie-Clémence Tapon, construit son atelier en bois, à la sortie du bourg, là où il se trouve encore actuellement, c’est-à-dire rue Saillard du Rivault.

Avec son frère Euchère, il fabriquait surtout des meubles en bois fruitier, cerisier, noyé, etc.., Certaines familles de Courlay en possèdent encore, puisqu’en 1975, Christian restaura, avec beaucoup d’émotion, une bonnetière fabriquée par son arrière-grand-père et signée SAVIN 1876.

Vint ensuite Rémi Adolphe SAVIN né en 1888, qui, au début du siècle, reprit l’entreprise. Malheureusement mobilisé lors de la guerre 14-18, il fut tué à la traversée de la marne laissant 2 enfants de 4 ans et 1 an : Rémi et Henri. Courageusement, sa femme, née Philomène FUZEAU, aidée d’un compagnon, continua l’affaire, reprise ensuite par Adrien ARCELIN avec qui elle s’était remariée. Ce dernier mourut lui aussi très jeune et c’est Rémi SAVIN, qui reprenant le flambeau, s’installa en 1933, il n’avait que 23 ans.

Son frère Henri vint le rejoindre 2 années plus tard, ayant auparavant travaillé à Niort et à Clessé.

Une fois encore la guerre survint et Henri dut partir. A son retour, avec l’économie défaillante, le travail se faisait rare. Toujours associé à son frère, tous deux font face à la crise, traversant tant bien que mal les années difficiles d’après-guerre, consacrant cependant du temps à la formation des jeunes par l’apprentissage, apprenant aussi le métier à leurs enfants dont 3 continuent la tradition familiale : Jean Pierre, Christian et Gérard.

Quand Rémi arrête son activité en 1970, c’est tout naturellement que Christian s’associe avec son père. Ce dernier prenant sa retraite en 1976.

Durant toutes ces années, malgré l’évolution constante du marché, la menuiserie SAVIN a dû s’adapter.

D’abord toutes ces années 1970-1980, la construction allant bon train, c’est vers la menuiserie qu’il fallut se tourner, mais toujours en fabriquant portes, fenêtres dans l’atelier, qui progressivement s’agrandissait afin de recevoir le matériel nécessaire à cette fabrication. Puis vint le temps des aménagements de cuisines, et petit à petit le meuble traditionnel réapparut.

Depuis 1993 , un label nous a été attribué << A.E.F.>>, Artisans, Ebénistes de France, ce label nous permet de faire homologuer des meubles ( buffet, armoire, cabinet, etc.). Ces meubles estampillés, portant une plaque numérotée, sont répertoriés dans une nomenclature nationale, attestant de leur authenticité. Ils ont valeur de patrimoine.

Ce savoir-faire, transmis de génération en génération, les SAVIN ne l’ont pas gardé pour eux. Combien d’apprentis ont été formés en 150 ans ?… Difficile à déterminer. Christian pour sa part en a formé 15 depuis 1970, dont ses 2 enfants Dominique et Xavier qui l’ont rejoint en 1994, l’entreprise devenant la S.A.R.L SAVIN.

Alors 2 ans après, l’atelier devenu trop petit a doublé sa surface.

Les normes européennes nous obligeant à renouveler certaines machines, il devenait indispensable de s’agrandir, améliorant par la même occasion les conditions de travail et de sécurité des compagnons, car malgré l’apparition de nouveaux produits : P.V.C., alu, etc.., le bois restera toujours ce matériau noble, vivant, que l’on a plaisir à travailler. 1825-2021… que d’évolution en presque 200 ans ! Les techniques ont changé la mécanisation a rendu le travail moins pénible, mais rien cependant ne remplacera la main de l’ homme, et longtemps encore, sans doute, fera-t-on appel à un menuisier ou à un ébéniste.

Alors, les SAVIN « Hommes du Bois » espèrent être là pour répondre à ce besoin et servir au mieux la clientèle. Et, peut-être qu’au 21e siècle, un de leurs descendants s’entendra dire :

<< Viens à la maison, je crois bien avoir un meuble fabriqué par tes aïeux. Il est signé SAVIN >>